Dans la peau d’un directeur artistique : une journée type en agence

Je profite de ces 15 premières minutes de calme chaque matin, j’apprécie beaucoup ces moments de tranquillité avant que l’agence ne se réveille. Mon poste de travail ressemble à un petit laboratoire créatif : deux écrans, une tablette graphique, quelques livres de référence empilés, et toujours cette plante verte que j’oublie régulièrement d’arroser. Par contre, ce que je n’oublie pas c’est de me préparer une grande tasse de thé vert bien chaude pour me donner un petit « kick » et bien démarrer la journée !

Je commence par passer en revue les retours clients reçus dans la soirée. Ah, le fameux mail de 20h47… « Pourrait-on essayer en bleu ? Mais pas trop bleu quand même. » Je souris car c’est le genre de demande qu’on reçoit beaucoup en tant que communicant (et il en existe même des plus insolites, croyez-nous !).

Réunion avec Romain et Guillaume, mes deux associés. Romain nous présente sa dernière version du motion design pour un client qui souhaite mettre en valeur son territoire en Indre-et-Loire. Ses animations donnent vraiment vie au projet, c’est beau et super ludique à regarder. Guillaume, lui, fait le point sur les contraintes techniques d’un site web en cours de création et ses optimisations nécessaires. En tant que co-gérants, nous trois formons le cœur créatif de l’agence : Romain sur le graphisme en général et tout ce qui bouge en vidéo, Guillaume sur l’univers web et la gestion de projet, et enfin moi sur la direction artistique (identité, édition, etc).

Nous faisons le point sur les trois projets en cours :

• une vidéo en motion design pour une communauté de communes en Indre-et-Loire,
• l’identité et charte graphique d’un domaine viticole en Bretagne,
• et un site web pour le développement du vélotaf en entreprise.

Il y a quelques jours, j’ai commencé à travailler sur de nouvelles déclinaisons de logo pour le projet du domaine viticole. Mes propositions me plaisent bien, j’espère que le client ne trouvera pas ça trop « audacieux », mais j’aime faire des choix différenciants, qui changent de ce que l’on a l’habitude de voir. « On garde cette direction dans un coin, dis-je à Romain et Guillaume, on pourra la ressortir pour un client plus aventureux. » Guillaume, lui, a finalisé l’architecture du site web de vélotaf, en collaboration avec Samuel notre développeur. Son approche technique permet d’anticiper les contraintes tout en préservant l’impact visuel.

Les deux heures qui suivent sont sacrées. J’ai appris avec le temps que la créativité a besoin de plages de concentration ininterrompues. Musique dans les oreilles, playlist choisie avec soin avec mes envies du moment (aujourd’hui, c’est la BO de la série the Bear), je me replonge dans le projet du domaine viticole.

Le brief n’est pas si simple : « Nous voulons paraître authentiques mais pas trop traditionnels, premium mais pas élitistes, montrer l’âme de Belle-Île en mer sans tomber dans le folklore breton». Il y a quelques jours, j’ai commencé par esquisser à la main (oui, encore au stylo en 2025) des premières pistes de recherche avant de les transposer sur écran. Les trois pistes principales ont ensuite émergé : un logo qui reprend la forme d’une mouette, une typographie qui mélange caractère et élégance, et la carte stylisée dans une palette de couleurs qui marie les bleus de l’océan et une couleur terre pour un joli équilibre.

Je finalise ma présentation pour enfin les présenter à ma cliente.

Contrairement à d’autres confrères, chez btg on ne déjeune jamais devant notre écran. Cette pause est essentielle pour laisser décanter les idées du matin. Aujourd’hui avec Romain et Guillaume on échange sur le cinéma, les séries, les expos… Tout ce qui nous nourrit et nous rend curieux. C’est souvent dans ces moments informels que naissent les meilleures idées.

Cette curiosité constante pour ce qui nous entoure, c’est le carburant quotidien de notre métier.

Visio à distance aujourd’hui. Je m’installe devant mon écran, prêt à présenter mes pistes de logo à la cliente du domaine viticole breton. Ces rendez-vous en distanciel ont leurs avantages : pas de déplacement, et je peux avoir tous mes fichiers et références à portée de main.

J’ai préparé ma présentation comme un récit : d’abord le contexte du domaine et ses valeurs, puis la promesse de la marque, enfin mes trois propositions de logo.

Les trois pistes que je présente racontent chacune une histoire différente. La première, épurée et moderne, joue sur la géométrie de la forme de la mouette. La deuxième reprend la forme de Belle-Île en mer, où le vin est produit, avec des traits fins et élégants. La troisième, ma préférée : un subtil mélange entre tradition et modernité, avec une typographie sur-mesure et l’intégration subtile de la tête d’une mouette dans une lettre, qui évoque le territoire et sa faune.

La cliente écoute attentivement, pose des questions pertinentes, prend des notes. Son regard s’attarde sur la troisième proposition. « C’est exactement l’esprit qu’on recherche, mais… » Le fameux « mais » qui annonce généralement quelques ajustements. Elle m’explique ses interrogations, et nous échangeons sur les déclinaisons possibles. Après plusieurs minutes de discussion constructive, victoire : c’est la direction authentique-moderne qui est retenue, avec quelques ajustements sur la forme et les couleurs.

Retour au travail après cette présentation positive. Maintenant, place aux corrections : intégrer les envies du client tout en gardant l’essence du logo que je voulais proposer à la base. C’est toujours un exercice délicat, cet équilibre entre satisfaction client et intégrité créative.

Je reprends mes fichiers, ajuste les couleurs selon ses remarques, peaufine quelques détails typographiques. L’objectif : que le logo final soit à la fois ce que la cliente attendait et ce que j’avais imaginé. En tant que co-gérant, je dois aussi penser à la rentabilité du projet et aux délais, mais la qualité du résultat reste ma priorité.

Officiellement, la journée est terminée. Mais dans ma tête, les projets continuent de tourner. C’est aussi ça les métiers passion : on ne décroche jamais vraiment. En rentrant chez moi, je repense encore aux ajustements de demain, aux choses qu’on peut améliorer.

Tous les jours il faut savoir composer avec des demandes ou contraintes créatives, et d’histoires à raconter visuellement. Entre frustrations et euphories, ce métier de directeur artistique est une aventure où l’écoute du client est cruciale : J’ai besoin de proposer des choses qui me plaisent à moi, mais surtout il faut que ces créations soient cohérentes par rapport à la demande de mes clients ainsi que leurs besoins. Pouvoir partager cette passion avec Romain et Guillaume, mes associés, rend cette aventure encore plus riche.

Cette journée pourrait sembler ordinaire vue de l’extérieur, mais elle concentre tout ce que j’aime dans mon métier : la diversité des projets, l’intelligence collective, le défi permanent d’allier contraintes et créativité. Directeur artistique et co-gérant, c’est être à la fois chef d’orchestre, un peu psychologue (si si je vous assure), commercial et bien sûr, créatif. C’est aussi partager cette responsabilité avec des associés qui ont des expertises et des visions complémentaires : Romain sur le motion design avec son univers, Guillaume sur le web et la gestion de projet.

Demain sera différent : nouveaux projets, nouveaux défis, nouvelles idées. Et c’est exactement ce qui me donne envie de me lever le matin !

Si vous avez un projet d’identité visuelle, de logo ou de charte graphique, je me ferais un plaisir de collaborer avec vous pour créer une identité sur-mesure qui vous ressemble 🙂